Anne Paulus
L’artiste plasticienne vit et travaille près de Paris. Après une première carrière d’ingénieure au cours de laquelle elle pilotait des projets de construction de lignes électriques à haute tension – le choix de Civaux n’est pas innocent ! - elle obtient en 2003 le diplôme de l’École des Beaux-arts de Versailles. Depuis, elle bâtit une œuvre profonde, riche, protéiforme à la fois dans le domaine de l’estampe mais aussi dans celui du livre d’artiste et de la sculpture céramique. Les travaux d’Anne Paulus ont été montrés dans de nombreuses expositions personnelles ou collectives en France et à l’étranger (Japon, Corée, Espagne, Etats-Unis…). Ses œuvres figurent dans les collections publiques telles que la BNF, le fonds d’estampes de l’Institut de France et bien sûr les fonds de nombreuses médiathèques de France.
Son oeuvre
Nul doute que son premier métier a nourri son goût pour les cartes, les sols, les reliefs des territoires, les vides et les pleins. Dans la recherche artistique permanente que poursuit Anne Paulus, la carte, le tracé, le relevé et la matière sont des bases. L’incision également, celle de la gravure naturellement, mais aussi la marque de la coupe, l’entaille, la démarcation du trait, le pli. Son tropisme pour les cartes révèle le titre de l’exposition : lire les lignes du monde. Dans ses travaux récents, l’emploi de cartes anciennes comme support de ses œuvres lui permettent d’établir d’autres plans, d’autres tracés, d’autres parcours fruits de son travail gravé.
Le degré d’abstraction nécessaire à la représentation de la terre en deux dimensions est amplifié dans l’œuvre de l’artiste. On y passe de la description à l’évocation de contrées chimériques. Notre œil parcourt ces rives imaginaires, se laisse guider dans des méandres, des accidents de terrains, sans autre souhait que de s’y perdre.
Anne Paulus ne cesse de développer ses recherches. Ses voyages en Asie sont une source d’inspiration qui révèle son goût pour l’épure, pour la part de hasard que peut provoquer la matière, le geste.
Autre source d’inspiration de l’artiste : le vide, le silence, et le motif. À partir de ces trois éléments, elle construit un univers visuel immuable, solide et fragile à la fois, ancré dans la forme et la matière. Le vide (Mu) comme élément fondamental de la création, cher à l’esthétique nippone n’est pas loin.
Enfin, en tant qu’amoureuse de la matière, sa pratique de la céramique semble un prolongement naturel de la gravure. La matière est alors éprouvée, fêlée, cicatrisée, constituant là encore un chemin, un mouvement qui aboutit à une esthétique unique, exigeante et dépouillée.